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Oser accueillir ses émotions, le témoignage d'Ingrid

 

Le 12 août 2023, jour de l'atelier consacré à l’estime de soi, est un jour inscrit à vie dans mon corps et dans mon âme; il y a plus de 20 ans ce même jour, ma meilleure amie est décédée dans le terrible accident de voiture que nous avons eu. D'ailleurs, je me rends compte que mes douleurs cervicales et épaules sont plus intenses depuis l'atelier au mois d’août dernier.

 

En arrivant sur le lieu de l'atelier, j'avais quelques appréhensions. Raison pour laquelle je suis allée tout de suite vers Joyce, une jument baie foncé, qui est pour moi comme une maman rassurante et réconfortante. Je n'osais pas venir près du groupe et de Santo. Je savais que ce cheval voulait me dire quelque chose de puissant que je n'avais pas envie d’entendre.

 

Un peu plus tard, quand je viens près du groupe, Santo recule et met son sabot arrière droit sur mon pied gauche. Là, je me demande ce que je fais là, j'ai envie de partir en courant, de rentrer chez moi et de tout arrêter. Je sais qu'il me dit "reste ici j'ai quelque chose à te dire".

Pendant la pause midi, les autres participants m’entourent de leur bienveillance, ce qui m'empêche de m’effondrer en sanglots et de partir. 

L'après-midi quand nous allons en piste avec les chevaux, j'ai terriblement envie de me blottir contre Joyce et surtout de ne pas aller près de Santo. Son oeil me scanne et ça me perturbe fortement. Nous savons que c'est auprès de lui que je dois aller pour ma guérison. Quand j'y vais, c'est vraiment fébrilement avec beaucoup de peur.

 

Il le sent tout de suite, quand j'essaie de l'emmener avec moi, sans surprise, il ne bouge pas d'un sabot. Au contraire, il piétine gentiment. Cela me fige, cela bouillonne en moi, au niveau de mon plexus solaire. 

Anne intervient (...): on échange sur ce qui se vit pour moi en ce moment.

Je suis totalement perdue. Je ne sais plus où j'en suis, où aller. J'ai envie de m'effondrer en boule et de pleurer.

 

Depuis lors, chaque fois que je repense à ce jour d’atelier, je pleure. Je sais que je n'ai pas fini avec Santo. Je sais qu'il est là pour m'aider. La colère, les peurs en moi que je ne parviens pas à libérer, m'empêchent de m'investir sereinement dans mes projets professionnels et dans ma vie.

Les douleurs dans mon corps me l’expriment aussi.

Chaque fois que j'essaie de m'aligner, de méditer, je ressens cette émotion, forte, puissante et présente depuis longtemps. Je la ravale. J'ai peur de l'exprimer.

Mon plexus solaire bouillonne.

 

Ma guérison passe par Santo, mon travail n'est pas fini avec lui. Pour le moment, je n'ose pas.

 

Témoignage reçu d'Ingrid, participante à l'atelier consacré à l'estime de soi, Ecuries Cavalibre, Chastre, 12 août 2023.

Emotions équines reconnues par la science?

Domestiqués depuis des millénaires, les chevaux peuplent nos écuries et nos fermes, sont régulièrement sollicités pour le sport (de loisir ou de compétition) ou tout simplement pour nous tenir compagnie. 

Ainsi petit à petit, l’intérêt pour le bien-être du cheval a pris un essor certain. De fait, mieux comprendre les interactions homme-cheval permet de susciter des pistes de réflexion pour optimiser leur bien-être. 

A titre d’exemple, certaines recherches scientifiques suggèrent que les chevaux peuvent lire les humains de différentes manières à travers nos odeurs corporelles, notre posture, nos expressions faciales et notre attention. 

À partir de là, la personnalité équine et la littérature actuelle concernant le transfert émotionnel entre les humains et les chevaux sont abordées. Ceci dit, même si la science commence à reconnaître que les chevaux peuvent être capables d’identifier les états émotionnels chez les humains, il reste une lacune dans la littérature scientifique quant à savoir si les chevaux sont capables d’empathie avec les émotions humaines. 

Or oui toute personne travaillant ou côtoyant les chevaux l’aura observé et vécu. L’aspect miroir qu’ils sont capables de nous renvoyer n’est pas une fantaisie ésotérique mais une réalité observée sur le terrain qui interpelle, interroge, fascine...

Face à l’homme, conscient d’avoir devant lui un prédateur potentiel, le cheval recherche instinctivement nos failles et nous incite à clarifier nos intentions. Il réagit ainsi à chacun de nos états émotionnels, avec son langage corporel : mouvements des oreilles, des naseaux, de l’encolure, battements de queue, réactions des membres, changement de posture… 

Cette empathie sur-développée fait du cheval un véritable reflet de nos émotions les plus profondes. Le sujet est vaste et complexe: la recherche scientifique a encore de belles années d'investigation devant elle...

Anne Thiebauld

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