La détresse psychologique d'une jument
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Wallonie, juillet 2025 - Un acte qui bouleverse nos certitudes
Le témoignage de Jacqueline nous plonge au cœur d'une réalité que nous préférons souvent ignorer.
Sa jument Leïka, ancienne poulinière et mère de huit poulains entre 2015 et 2023, vient de commettre un acte qui défie toute logique rationnelle : elle a "volé" le nouveau-né d'une autre jument du domaine où elle vit en pension.
Un poulain de quelques heures à peine, qu'elle a pris sous sa protection avec une détermination absolue.
Quarante-huit heures dans l'enfer émotionnel d'un animal
Pendant deux jours entiers, Leïka a mobilisé toute son énergie, toute sa volonté, pour garder près d’elle ce poulain qu'elle considérait comme le sien. Deux jours d'angoisse pure, de souffrance psychique à l'état brut.
Il a fallu un isolement temporaire et une chute brutale des températures pour briser cette obsession maternelle et permettre son retour partiel au troupeau. Le poulain, lui, a rejoint sa vraie mère sain et sauf.
L'aveuglement de notre "civilisation"
Ce "tsunami émotionnel" - comme le décrit si justement Jacqueline - nous force à une question dérangeante : dans notre société qui se proclame civilisée, quelle place accordons-nous réellement à la vie intérieure des animaux ?
Qu'ils soient destinés à notre assiette, à nos verres de lait, à nos compétitions sportives ou à nos salons, combien d'éleveurs osent regarder en face la complexité psychique de leurs animaux ?
Au-delà de l'instinct : des êtres de chair et d'émotion
Nous nous cachons derrière des mots rassurants. "Instinct maternel", "cerveau reptilien", "comportements programmés"... Autant de termes qui nous permettent de fermer les yeux sur une vérité pourtant éclatante.
Les mammifères ne sont pas des automates biologiques. Ils sont des êtres capables d'émotions profondes, de sentiments authentiques, de liens affectifs d'une puissance que nous sous-estimons dramatiquement. Des liens qui transcendent parfois même les barrières d'espèce.
L'histoire de Leïka n'est pas anecdotique.
Elle est révélatrice d'un univers émotionnel complexe qui palpite sous nos yeux, dans l'indifférence générale de notre humanité supposée supérieure.
Merci à Jacqueline Polet pour son témoignage qui nous permet d'oeuvrer vers plus de conscience.
Anne Thiebauld